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Naissance : 7^ème siècle AEE

Berceau : Aitvaras Sud

Livre sacré : Vebu

Abora, premier des Jaas, est né de Vourukasa, le lac originel. Il enfanta d’autres Jaas qu’il investit d’une mission particulière, d’un domaine de l’existence à gouverner depuis Shalibeen, la Cité Radieuse, domaine des Jaas. Parmi eux naquirent Yaldabaoth, démiurge du monde physique, père des créatures terrestres, amené à gouverner les terres des mortels ; Amithaba, démiurge du ciel et de l’univers, mère des créatures volantes, chargée de la course du soleil et des lunes ; et Môt, démiurge des mondes souterrains et des abysses, père des créatures souterraines et aquatiques, ayant pour mission de faucher les vies et veiller sur les morts. Ces premiers Jaas en enfantèrent d’autres, envoyés sur Gaia pour guider et protéger les peuples à venir.

Durant des millénaires, les Jaas vécurent aux côtés des kisams. Fondateurs et seigneurs des civilisations, ils bâtirent des cités, puis des états, puis des empires. Ils transmirent de nombreux savoirs aux mortels, dont la connaissance de la magie. Enfin, ils transmirent l’histoire du monde aux peuples. Mais cette histoire était un leurre, n’ayant pour but que de tester la foi des mortels.

Nombre d’entre eux crurent en la Fausse Histoire et bâtirent des religions en son nom, refusant de reconnaître la souveraineté divine des Jaas, qui se retirèrent du monde physique pour rejoindre Shalibeen lors du Grand Départ.

Peuple puissant à la longévité surnaturelle, les jaas ont de tout temps fasciné les autres espèces kisams, à tel point qu’ils furent déifiés par de nombreux peuples. Sur le reste du globe, lorsque les jaas révélèrent l’histoire du monde, la plupart des civilisations donnèrent naissance à des religions gravitant autour des Dieux de l’Origine. Sur Aitvaras Sud, l’influence des jaas était si forte que certains individus ne crurent pas en cette histoire impliquant l’existence d’autres divinités. Ce qui ne fut que croyances secrètes des siècles durant prit de l’ampleur au lendemain du Grand Blâme Jaa, qui fut interprété par certains comme un départ volontaire et non comme un châtiment divin.

C’est la religion la plus répandue sur l’Empire namenon, qui dispose de nombreux lieux de culte sans pour autant être intégrée à la politique. On retrouve quelques fidèles sur Demeter et Erebe, dont la pratique est plus individuelle.

Gemme-Croix

La Gemme-Croix représente les arrêtes d’une pierre taillée. Si l’on rejoint les sommets des lignes qui la compose, on obtient le dessin simplifié d’une gemme. Elle est le symbole de la perfection, de la pureté et du labeur nécessaire à l’atteinte de ces deux qualités. C’est à la fois le symbole des Jaas, purs et parfaits, illuminant le monde de leur éclat, mais aussi celui des mortels qui, force de rigueur et de patience, tentent d’atteindre cette perfection, devenant ainsi dignes des dieux.

La Gemme-Croix est également le symbole de la croisée des chemins entre les dieux et les mortels. Les Jaas, représentés par la ligne verticale, montent vers le ciel en traversant le plan des mortels représenté par la ligne horizontale. Ce point d’intersection est le moment dans l’histoire où ils ont cohabité.

Enfin, c’est le symbole du chemin dans l’après-vie. La vie est une ligne droite ayant un début et une fin, qui peut se solder par une descente au cœur de Gaia pour revenir à sa surface, ou par une élévation vers la demeure céleste de Shalibeen.

-Kyahem : Le kyahem (littéralement "temple" en jaa ancien) est un monument érigé à la gloire des Jaas dans lequel se rassemblent les fidèles. Il n’existe aucun modèle architectural fixe pour la construction d’un kyahem, bien que chacun de ces édifices soit un exemple de démesure. Les kyahems sont généralement imposants par leur taille, colorés de teintes vives et variées, habillés d’une multitude de statues à l’effigie des Jaas sur les murs extérieurs et dans leur enceinte.

-Aaikal : Un aaikal (du jaa ancien aain et koekwalkyin, "maison" et "culte") est un édifice plus humble érigé à la gloire d’un seul Jaa dont il porte le nom. Ces aaikals visent à s’attirer les bonnes grâces de ladite divinité ou de lui rendre hommage. En général, ils sont construits en dehors de la ville, mais certaines grandes cités de l’Empire namenon abritent les aiikals dédiés aux Jaas majeurs locaux. Dans un style semblable aux kyahems, les aaikals sont des structures plus humbles, souvent plus ouvertes et n’affichant des représentations que d’une seule divinité.

-Lieux sacrés : Certains lieux sont sacrés par leur aspect historique, comme le Trône Neka sur lequel siégea le dernier empereur Jaa.

-Datsur : Chef religieux à l’échelle d’une cité, porte-parole des Jaas.

-Daena : Fidèle à la tête d’un kyahem, maître des cérémonies.

-Abouna : Fidèle rattaché à un kyahem, enseigne le jaanisme.

-Mobe : Fidèle rattaché à un kyahem.

-Maulana : Gardien d’un aaikal.

-Athravan : Fidèle rattaché à un aaikal et intermédiaire d’un Jaa particulier.

-Ameshas ; Gideon, Oskan, Sama, Nelke, Heli (Fondateurs) : Messagers de la divinité Jaa pré et post Grand Départ. Premiers mortels à avoir rejoint Shalibeen.

-Yasatas (Apôtres) : Disciples des Ameshas ayant propagé la parole jaaluiste.

-Sidhar (Apôtre) : Yasata ayant rédigé le Vebu.

-L’exhibition : Cérémonie durant laquelle le nouveau-né est reconnu comme jaaluiste.

-La purification : Cérémonie durant laquelle le fidèle affirme sa foi, reçoit le Vebu comme histoire véritable, reconnaît les Jaas comme seuls vrais dieux et rejette toute autre croyance.

-L’union sacrée : Cérémonie durant laquelle le fidèle établit un lien privilégié avec une divinité en particulier.

-L’allégeance : Cérémonie durant laquelle le fidèle s’engage auprès des Jaas à les honorer et les vénérer jusqu’à sa mort.

-La vocation : Cérémonie durant laquelle un fidèle reçoit une mission particulière à accomplir pour servir sa religion.

-L’obédience : Cérémonie durant laquelle le fidèle reçoit un titre au sein de l’Église jaaluiste.

-Le mariage : Cérémonie durant laquelle est célébrée l’union entre deux fidèles.

-L’inhumation : Cérémonie durant laquelle est célébrée la mort d’un fidèle et sa réincarnation sur Shalibeen.

-L’homélie : Discours quotidien tenu par un abouna dans son kyahem à l’attention des fidèles. L’homélie s’articule généralement autour de la divinité poliade de la cité mais ne s’y limite pas. L’abouna y effectue des lectures du Vebu, prodigue des conseils et anime des louanges collectives. Des chants de vénération et des offrandes viennent clôturer le prêche.

Le jaaluisme est riche de nombreuses fêtes toutes célébrées en l’honneur des Jaas, au cours desquelles les fidèles arborent généralement des tatouages éphémères représentatifs de la divinité célébrée. Chaque cité dispose de ses propres fêtes dépendant de la hiérarchie du panthéon local, mais certaines sont communes à de nombreux territoires.

-Arunprat (du jaa ancien aarung et praat, "couleur" et "fête") : Fête en l’honneur des Jaas. A cette occasion, les fidèles défilent dans les rues en tenue blanche et se jettent des pigments de couleur afin d’être teintés comme les Jaas.

-Myin (littéralement "ascension" en jaa ancien) : Fête commémorative du Grand Départ. A cette occasion, les fidèles dansent et chantent autour de statues enflammées représentant de fausses divinités.

-Nae Abora (littéralement "jour d’Abora" en jaa ancien) : Fête en l’honneur d’Abora. A cette occasion, les fidèles jeûnent un jour durant, puis se rendent au kyahem pour une homélie particulière se clôturant par des chants collectifs accompagnés de musique. De retour chez eux, les fidèles partagent un copieux repas en famille.

-Nae Yaldabaoth (littéralement "jour de Yaldabaoth" en jaa ancien) : Fête en l’honneur de Yaldabaoth. A cette occasion, les fidèles plantent des arbres et relâchent un animal dans la nature lorsqu’ils possèdent un élevage.

-Nae Amithaba (littéralement "jour d’Amithaba" en jaa ancien) : Fête en l’honneur d’Amithaba. A cette occasion, les fidèles partent en famille effectuer une randonnée aérienne qui dure la journée.

-Nae Môt (littéralement "jour de Mot" en jaa ancien) : Fête en l’honneur de Môt. A cette occasion, les fidèles se rendent près d’un cours ou d’une étendue d’eau afin d’y déposer une petite embarcation construite par leurs soins, sur laquelle est déposée une bougie et un souvenir de leurs proches disparus.

La religion jaaluiste est teintée de culpabilité et de repentir. Les fidèles pensent avoir perdu la félicité dans la vie comme dans la mort et cherchent à le regagner. Ils s’efforcent d’être dignes des Jaas afin de racheter les fautes de leurs ainés et rejoindre Shalibeen dans l’après-vie.

Puisque l’erreur de leurs ancêtres fut de manquer de foi, le jaaluisme prône la vénération et l’adoration des divinités, plutôt que la défense de valeurs morales. La vie étant perçue comme une punition, le clergé n’impose ainsi aucune ligne de conduite, l’état s’en charge par la loi et le maintien de l’ordre. En revanche, le clergé encourage et entretient fortement la pratique de rituels, prières, offrandes, hommages et cérémonies religieuses.

Les fidèles se réunissent quotidiennement au kyahem pour participer à l’homélie. Ils se rendent régulièrement dans un aaikal pour demander une faveur à un Jaa, lui rendre hommage, ou le remercier d’une bonne chose qui leur est arrivée. Pour toute chose positive qui leur arrive même la moindre, comme le fait de disposer d’un repas et d’une couche, ils effectuent une prière pour remercier les Jaas.

L’apprentissage et la pratique de la magie dans le jaaluisme sont plus ésotériques que celles enseignées par le Magisteria. Puisque les jaaluistes ne croient ni en Mana ni aux Dovis, ils considèrent la magie comme l’héritage des Jaas. La pratique de la magie est alors fortement encouragée puisque considérée comme un hommage rendu aux Jaas.

Outre la prière, de nombreuses pratiques visant à prouver sa foi et sa dévotion jaaluiste existent, comme le jeûne, l’offrande, le sacrifice matériel voire l’automutilation. Ce sont généralement des initiatives individuelles, pouvant cependant être conseillées par des ecclésiastiques à des fidèles s’écartant de la foi.

L’exemple le plus simple et le plus visible d’adoration jaaluiste est observable quotidiennement dans les habitudes vestimentaires des fidèles, qui arborent des vêtements aux couleurs des Jaas vénérés et des tatouages corporels éphémères semblables à ceux portés par ces mêmes divinités.

Les jaaluistes voient la vie sur Gaia comme une punition, une existence faite de doutes et de souffrances sans la lumière et le soutien des Jaas. Ils croient qu’après la mort, ils se réincarnent sur Gaia jusqu’à leur prochaine mort dans un cycle sans fin. Pour briser ce cycle, les fidèles doivent avoir foi en la divinité des Jaas et les honorer de leur vivant. S’ils y parviennent, ils rejoindront les Jaas dans leur demeure céleste de Shalibeen et vivront à leurs côtés dans une félicité éternelle.