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Naissance : ≈ 2400 AEE

Berceau : Aitvaras Nord

Livre sacré : Delmara

Suniyata est le premier des Dieux de l’Origine, le père de tous les dieux, l’origine de qui tout découle.

Il donna naissance aux Auras, 2^ème lignée de Dieux de l’Origine, parents des Dovis et créateurs de l'espace et du temps. Leur œuvre achevé, leurs corps fusionnèrent pour donner naissance à Gaia, divisé en deux plans par Igdrasil : Deus et Ipnos.

Les Dovis, dernière lignée de Dieux de l’Origine, façonnèrent Deus et enfantèrent les Kanoths sur Ipnos.

Les Kanoths, Dieux Rêvant, rêvèrent le monde et la vie sur Ipnos. Depuis lors, les Kanoths continuent de rêver, donnant naissance à de nouvelles formes de vie et influençant l’ordre du monde. Chaque Kanoth possède un domaine onirique exclusif sur lequel il exerce son numen, un aspect de la réalité qu’il est seul à pouvoir altérer de sa volonté divine.

Avant l’arrivée du sapanapatisme, les populations orsos d’Aitvaras Nord adoptaient un système de croyances polythéiste, riche d’un panthéon extrêmement vaste mais dépourvu de clergé. Ces croyances relevant d’une tradition orale commencèrent à s’organiser autour de 3600 AEE, lors de la naissance des 1^ères cités orsos. Pendant près d’un millénaire, quelques temples ont vu le jour et les prémices d’un clergé organisé ont éclos. Parallèlement, les relations entre les orsos d’Aitvaras Nord et le 1^er Grand Empire Mondial jaa se sont développées, notamment grâce au commerce. Les religions des Dieux de l’Origine se sont ainsi mêlées aux croyances orsos, les influençant au point de donner naissance à une nouvelle religion hybride, tirant son nom du tot sapana et pat signifiant "chemin" et "rêve".

C’est la religion la plus répandue sur Aitvaras Nord, sauf sur le Khaganat anenta duquel elle est absente. Le sapanapatisme est également implanté sur Erebe de façon minoritaire, et l’on retrouve quelques pratiquants sur Demeter sans lieu de culte. Le sapanapatisme est extrêmement présent dans la culture taaut, dont le culte est mêlé à la politique du Khalifat taaut.

En plus des Dieux de l’Origine, le panthéon sapanapatiste est particulièrement riche puisqu’il existe un dieu pour chaque chose possédant une importance relative. Chaque Kanoth est représenté de façon assez fidèle à l’apparence réelle de cette même espèce, ressemblant à un grand iguanidé humanoïde vert. Ces dieux sont représentés habillés de vêtements simples, amples et colorés. A défaut de dresser une liste exhaustive de ce panthéon, en voici les divinités majeures.

-Nedjag : Le nedjag (du tot neend et jagah, "sommeil" et "lieu") est l’édifice principal de la religion sapanapatiste. C’est à la fois un lieu de rassemblement des fidèles, de vénération des Kanoths, le lieu de vie de certains membres du clergé mais aussi un refuge pour les nécessiteux et les pèlerins. Les nedjags sont des édifices asymétriques composés d’une multitude de bâtiments et de tours cylindriques enchevêtrés, de taille et de hauteurs variables. Les bâtiments sont coiffés de dômes en forme de bulbe torsadé, quant aux tours elles se terminent par une pointe en forme de goutte torsadée. Cet ensemble de structures est ceint de murs formant des cercles qui s’entrecroisent.

-Mandirana : Un mandirana (du tot mandir et sapana, "temple" et "rêve") est un monument érigé à la gloire d’un seul Kanoth dont ils porte le nom. Ces bâtiments visent à s’attirer les bonnes grâces de ladite divinité ou de lui rendre hommage. Si les nedjags sont construits dans la ville, les mandiranas sont autant urbains qu’extérieurs à la cité. Leur structure architecturale est composée de deux cercles concentriques de colonnes, couverts d’un dôme en forme de bulbe. C’est un lieu ouvert abritant en son centre une statue de la divinité auquel le temple est dédié.

-Dvarana : Pour les voyageurs, pèlerins et autres fidèles de passage, des oratoires appelés dvaranas (du tot dvaar et sapana, "porte" et "rêve") sont construits le long de certaines routes voire dans des lieux désertiques. Ils prennent la forme d’un dôme de pierre accueillant une couche pour s’y reposer.

-Pharaon / Rêvant Suprême : Souverain de droit divin d’un sultanat, représentant des Kanoths sur Ipnos.

-Stoliste / Consultant Rêvant : Conseiller religieux et mage du seigneur local.

-Ayatollah / Haut Rêvant : Fidèle à la tête d’un nedjag, porte-parole des Kanoths.

-Oulema / Vrai Rêvant : Représentant et intermédiaire d’un Kanoth particulier.

-Khodja / Maître Rêvant : Maître des cérémonies, enseigne le sapanapatisme.

-Herbad / Fidèle Rêvant : Fidèle rattaché à un nedjag.

-Kneph / Gardien Rêvant : Gardien d’un mandirana.

Bien que la religion sapanapatiste soit le fruit de plusieurs siècles de tradition orale, de construction culturelle progressive et d’échanges culturels diffus, les sapanapatistes attribuent l’évolution de leurs croyances passées vers leur religion actuelle au mythe des Mamandabaris. Ces apôtres fictifs sont considérés par le sapanapatisme comme des personnages historiques ayant réellement existé.

-Mamandabaris (Apôtres) : Jaas, messagers de la connaissance de l’histoire véritable et du Cycle des Rêves.

-La nuit étoilée : Cérémonie durant laquelle est célébré le premier rêve raconté par un enfant à sa famille.

-L’éveil : Cérémonie durant laquelle est célébré le premier rêve conscient.

-L’envol : Cérémonie durant lequel est célébré le premier vol onirique contrôlé.

-La vraie naissance : Cérémonie durant laquelle est célébré le premier rêve contrôlé, marquant le passage à l’âge adulte.

-Le fantasme : Cérémonie durant laquelle le fidèle reçoit un titre au sein de l’Église sapanapatiste.

-Le mariage : Cérémonie durant laquelle est célébrée l’union entre deux fidèles.

-L’inhumation : Cérémonie durant laquelle est célébrée la mort d’un fidèle et sa résurrection sur Ipnos.

-La fabulation : Discours quotidien tenu par un khodja dans un nedjag à l’attention des fidèles. Le khodja y effectue une brève lecture commentée du Delmara et prodigue conseils et mises en garde sur la vie onirique.

-Rasyoghan (littéralement "révélation" en tot) : Fête célébrant la transmission de l’histoire véritable par les Mamandabaris. A cette occasion, les fidèles organisent de grandes représentations artistiques nocturnes.

-Sapalamba (du tot sapana et lamba, "rêve" et "grand") : Fête célébrant le début du Cycle des Rêves et la vie onirique. A cette occasion, les fidèles s’enivrent et consomment des substances psychotropes avant de s’endormir pour poursuivre la fête dans un rêve commun.

-Din Radha (littéralement "jour de Radha" en tot) : Fête célébrant la date anniversaire de la naissance d’un fidèle. A cette occasion, le fidèle fêtant sa naissance reçoit des présents de ses proches.

-Din Inanna (littéralement "jour d’Inanna" en tot) : Fête célébrant l’amour et la beauté. A cette occasion, les fidèles dissimulant un amour secret se déclarent à l’être aimé. Les fidèles partageant un amour réciproque se prouvent leur amour par la déclaration d’un poème et le partage d’un moment d’intimité.

-Din Khensit (littéralement "jour de Khensit" en tot) : Fête en l’honneur des défunts ayant rejoint Deus. A cette occasion, les fidèles se rendent aux sépultures de leurs proches pour les entretenir, s’y recueillir et y déposer des fleurs.

Dans la religion sapanapatiste, le rêve est le moyen pour les Kanoths d’agir sur Ipnos et d’interagir avec les kisams. En ce sens, les fidèles pensent pouvoir, par l’intermédiaire de leurs propres rêves, flâner sur Deus et communiquer avec les Kanoths. Si le rêve est le seul moyen d’entrer en contact avec les Kanoths, alors il est également, pour les dieux, leur seule fenêtre sur la vie des kisams. La vie onirique devient, de ce fait, la seule capable d’être jugée, punie et récompensée par les Kanoths.

Puisque la vie rêvée influence la vie de jour et l’après-vie, le rêve prend une place prépondérante dans le quotidien des sapanapatistes. Pour les fidèles, la vie que l’on mène le jour n’a que peu de conséquences à long terme et intervient en second plan après la vie menée dans le rêve. En d’autres termes, la vie onirique peut impacter la vie réelle mais l’inverse n’est pas vrai. Ainsi, les fidèles n’entretiennent que peu de relations avec leur religion de jour. L’essentiel des mœurs sapanapatistes se concentrent autour du sommeil, dont le coucher et le réveil sont entourés de nombreux rituels.

Beaucoup de fidèles creusent leur couche dans le sol pour faire corps avec Mana. Avant de dormir, ils s’agenouillent face à leur couche et effectuent des prières dans lesquelles ils louent les Kanoths et expriment leurs souhaits pour le rêve à venir. Au réveil, ils se réunissent en famille pour partager le récit de leurs rêves durant le banpavana (du tot bantavaare et sapana, "partage" et "rêve").

Lorsqu’ils ont accompli de mauvaises choses au court du rêve ou s’ils en ont perdu le contrôle, ils se rendent au nedjag pour se confier à l’ayatollah ou à un oulema, qui leurs indiqueront la conduite à suivre la nuit suivante pour se faire pardonner auprès des Kanoths.

Les plantes hallucinogènes jouent une place prépondérante dans leur quotidien. Le nabnam est notamment présent lors des rituels afin d’entrer dans le rêve éveillé, la nefadora quant à elle permet de faciliter le sommeil et le contrôle dans la vie onirique.

La plupart du temps, si les sapanapatistes ont une faveur à demander à un Kanoth, ils le feront durant le rêve. Néanmoins, pour les demandes importantes, ils peuvent les appuyer en allant s’entretenir avec un ouléma, et/ou en allant déposer une offrande au mandirana du Kanoth dont ils souhaitent obtenir la grâce.

Pour la plupart des rituels, les cérémonies se déroulent une première fois dans la vie onirique. Lorsque la cérémonie a eu lieu dans le rêve, un banpavana particulier est organisé dans le foyer avec la famille élargie. Ce n’est qu’après que la cérémonie de jour pourra avoir lieu.

Dans la vie de jour, l’influence de la religion est faible sur les sapanapatistes, dont les seuls guides sont la loi et la morale.

Dans la vie onirique, le contrôle du rêve prime sur ce que l’on y fait. Il est toutefois nécessaire de respecter tout kisam ou Kanoth rencontré durant le rêve, car le rêve est considéré comme un espace partagé où chaque personne que l’on rencontre est l’incarnation de son rêveur. Il est d’ailleurs de coutume d’offrir un présent, dans la vie réelle, à une personne que l’on aurait blessée ou tuée dans le rêve.

Les sapanapatistes croient que la vie sur Gaia et après la mort dépendent de la vie rêvée. Si les Kanoths nous considèrent comme des rêvants accomplis capables d’avoir mené une vie rêvée exemplaire, ils cessent de nous rêver pour nous permettre de nous réincarner sur Deus, devenir Kanoth et vivre parmi eux. Dans le cas contraire, leur rêve nous concernant se poursuivra et nous nous réincarnerons sur Ipnos.